Appel à la grève ce 30 janvier au sein des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et des services à domicile – UNAM
Un appel à la grève au sein des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des services à domicile, a été lancé pour ce 30 janvier par une intersyndicale inédite rassemblant la CGT, FO, CFTD, CFTC, UNSA à l’initiative de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Ils réclament plus de professionnels auprès des personnes âgées, handicapées, de plus en plus fragilisées
Après le mouvement des opalines dans le jura , des organisations diverses ont écrit en octobre dernier au Président de la République pour l’alerter et lui demander de répondre au retard français dans les politiques vieillesse, aux burn-out, maltraitances, manque de temps, manque de moyen…
Les professionnels de santé comme le Syndicat National des Professionnels Infirmiers, SNPI CFE-CGC, s’est lui aussi joint au mouvement.
Il demande lui aussi l’abrogation des dispositions législatives qui réduisent les dotations des Ehpad, publics notamment, avec le maintien de tous les effectifs y compris les contrats aidés. Le SNPI souhaite l’amélioration des rémunérations, des perspectives professionnelles et de carrières.
Des retraités, les familles des proches aidants eux-aussi mobilisés auprès des professionnels.
Des conditions d’accueil alarmantes
Les conditions d’accueil et d’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie sont alarmantes, la presse a d’ailleurs beaucoup traité du sujet ces derniers mois mettant en évidence une situation scandaleuse mais pourtant bien réelle depuis des décennies et qui s’aggrave…
Depuis de nombreuses années, les personnels des Ehpad et des services d’aide à domicile tirent la sonnette d’alarme, un manque de personnel considérable reconnu par tous et face auquel les réponses apportées par le gouvernement ne sont pas à la hauteur.
En moins de 15 minutes, il faut lever un résident, lui faire une toilette sommaire (minutée et limitée à 8 minutes selon les consignes de certains établissements), l’habiller, lui faire prendre son petit déjeuner et ses médicaments, refaire le lit et, ensuite, passer à un autre résident… Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de temps pour parler avec le résident, le rassurer…
De nouvelles contraintes budgétaires avec la réforme du financement mise en place en 2017
La réforme du financement qui s’est mise en place en 2017 concernant les établissements médicosociaux – notamment les Ehpad – impose de nouvelles contraintes budgétaires aux établissements en supprimant les possibilités de négociations annuelles permettant d’adapter les moyens aux évolutions des besoins. Elle va également conduire à une baisse des ressources estimée par la FHF (Fédération hospitalière de France) à 200 millions d’euros dans un secteur qui manque cruellement de moyens.
Les tarifs actuels, en particulier dans le secteur privé lucratif, sont beaucoup trop élevés et n’ont pour objectif que de générer des bénéfices alors que le service rendu est de piètre qualité.
Pour l’UNAM , la prise en charge de la perte d’autonomie, l’accompagnement des personnes âgées est un enjeu majeur de société. Le financement de la perte d’autonomie doit relever de la branche maladie de la sécurité sociale. Par ailleurs, un reste à vivre minimal devrait être garanti à tous les résidents en Ehpad.
L’UNAM appelle les mutualistes à soutenir et à participer aux initiatives qui seront décidées en territoires le 30 janvier.
Nous devons tous être aux côtés des familles et des personnels des Ehpad et du secteur de l’aide à domicile pour réclamer des moyens suffisants pour une prise en charge décente des personnes âgées. Les comités d’action mutualiste de l’UNAM déjà très mobilisés sur les hôpitaux , la sécurité sociale , et pour une mutualité solidaire, seront présents le 30 janvier pour la journée d’action sur les Ehpad.