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 EDITO – UNAM

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COMPLOT CONTRE LA SECU

Dans le droit fil des dernières lettres électroniques de l’UNAM, nous avons une preuve supplémentaire du recul de l’intervention de la Sécu directement du aux contre-réformes néolibérales et notamment à la loi Douste-Blazy de 2004 organisant des nouvelles franchises sur les soins.

Dans le rapport officiel présenté à la Commission des comptes de la santé, la proportion des dépenses prises en charge par la Sécurité sociale baisse.

La part de la consommation de soins remboursée par la Sécu est passée de, 77,1% en 1995 , à 76,1% en 2007 pour arriver en 2008 à 75,5%. La part restant à la charge des ménages a donc été de 9% en 2007 pour évoluer à 9,4% en 2008 (soit plus de 800 millions d’euros à charge directe des ménages). Celle prise en charge par les organismes complémentaires (mutuelles, Instituts de prévoyance et assurances) est restée pratiquement stable en un an, à 13,7% alors qu’en 1995 son taux était de 12,2%. La CMU (Couverture maladie universelle) représente pour sa part 1,3% des dépenses.

Comme la part des dépenses de santé par rapport aux richesses produites(PIB) est stable à 11%, il s’agit bien dans la période 1995-2008 d’un recul « sec » de la Sécu.

A noter que l’augmentation de la part des organismes de l’UNOCAM (Union regroupant les organismes de la complémentaire santé) et principalement celle des firmes de l’assurance, accroissement de leur part de marché de 82% en 6 ans avec une part actuelle de 24,6% du “marché” .

Avec seulement un peu plus de 58%, les mutuelles sont en recul.

Le recul de la Sécu fait donc principalement le lit des sociétés d’assurance.

On voit donc bien, conformément aux analyses que nous avons développés dans les lettres précédentes, que la politique de l’UNOCAM, présidé par un « mutualiste », défavorise in fine la Sécu et favorise les assurances.

Comme la crise du capitalisme est encore devant nous et même si les dépenses de santé augmentent peu, le PIB lui, va fléchir.

Nous allons donc sans doute avoir en 2009 un accroissement très fort du ratio dépenses de santé/PIB et probablement un doublement du “trou de la sécu”.

Ce “trou” n’existe que parce que la part des revenus du travail et des cotisations sociales par rapport aux richesses produites a baissé de 9,3 points en 25 ans (170 milliards d’euros par an soit plus de 8 fois le “trou de la Sécu” prévisible pour 2009).

Ces 9,3 points de PIB, qui se retrouvent chaque année dans les profits, sont ceux qui continuent à alimenter la sphère financière et les actions hasardeuses du système bancaire et assurantiel, et seront donc l’une des principales causes du prochain krach à venir.

 

Voilà qui justifie que l’on défende le principe de solidarité de la Sécu – à chacun selon ses besoins et chacun doit y contribuer en fonction de ses moyens – selon le principe de la répartition.

C’est le seul moyen pour éviter que la protection sociale devienne une jungle soumise au marché des capitaux.

La Mutualité pourrait avoir, dans un nouveau projet alternatif de santé et de sécurité sociale, un rôle majeur, de complément à la Sécu, et non de concurrence, à jouer dans

– la gestion des actions sociales de proximité (livre III) qui méritent un fort développement.

-les aides sociales et post-médicales à la personne,

-les actions de prévention, de dépistage, diminution des facteurs de risque, éducation à la santé, dans les trois versions de la prévention primaire, secondaire et tertiaire, pourraient être un créneau prioritaire d’intervention des mutuelles.

 

Vous verrez de plus dans ce numéro de notre lettre, que les attaques néolibérales touchent également les retraites et l’hôpital. Et nous n’avons pas encore le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS2010). Nous n’avons pour cela plus très longtemps à attendre.

 

Jean-Jacques Verchay

Président de l’UNAM

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