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 HOPITAUX en région Centre au bord de la rupture – UNAM

HOPITAUX en région Centre au bord de la rupture – UNAM

le Ceser publie un rapport au vitriol sur la situation des hôpitaux publics en région Centre Val-de-Loire

lundi 25 février 2019 à 19:08 Par François Guéroult, France Bleu Orléans, France Bleu Berry et France Bleu Touraine

C'est la CGT qui est à l'origine de cette saisine du Ceser, via une pétition qui a recueilli 60 000 signatures
C’est la CGT qui est à l’origine de cette saisine du Ceser, via une pétition qui a recueilli 60 000 signatures © Radio France – François Guéroult

“Situations critiques”, “déficit de personnels”, “dysfonctionnements alarmants” : dans un rapport publié lundi, le Ceser ne mâche pas ses mots sur la situation des hôpitaux publics en région Centre Val-de-Loire. Et évoque “un décrochage avec le reste de la population française.”

C’est un rapport pour le moins virulent que le Ceser a publié lundi sur les hôpitaux publics en région Centre Val-de-Loire. Le Ceser, c’est le conseil économique, social et environnemental régional – l’instance consultative de la Région Centre Val-de-Loire. Une instance que les citoyens peuvent désormais saisir pour obtenir un état des lieux sur tel ou tel sujet, à condition de réunir 4 000 signatures réparties sur les 6 départements – c’est ce qu’a fait la CGT, en recueillant 60 000 signatures, sur la question des hôpitaux publics dans la région.

“Des personnels de santé à la limite de la rupture”

Pour ce rapport, le Ceser a procédé à 50 auditions et a visité plusieurs hôpitaux publics. Et le constat est sans appel : “la situation en région Centre Val-de-Loire affiche clairement _un décrochage avec le reste de la population française_, la pénurie de médecins et de personnel soignant a été évoquée par toutes les instances auditionnées“, peut-on lire dans le rapport. Morceaux choisis : “le niveau de la capacité d’accueil est toujours positionné à la limite des normes de sécurité“, “le personnel n’a plus le temps nécessaire à consacrer à chaque patient“, “dans la quasi-totalité des hôpitaux visités par le Ceser, la situation des professionnels de santé est apparue extrêmement critique, parfois à la limite de la rupture“.

Cette situation est bien sûr liée au problème plus général du manque d’effectifs médicaux en région Centre Val-de-Loire. Mais les exemples cités par le Ceser sont frappants : 15 000 personnes sans médecin traitant sur la métropole d’Orléans ; 1 mois d’attente pour avoir rendez-vous dans un CMP (centre médico-psychiatrique), alors que la prise en charge est censé être immédiate ; un “déficit généralisé des personnels permanents dans les hôpitaux de la région“, ce qui entraîne un recours aux contractuels excessif et coûteux ; des services d’urgence “qui se trouvent engorgés” ou “que l’on peine à assurer, comme à Pithiviers où le SMUR n’est pas toujours opérationnel, faute de praticiens“. Le terme “dysfonctionnements graves“est même utilisé dans ce rapport : “Quand on parle de dysfonctionnements graves, il ne s’agit pas de dysfonctionnements médicaux – la santé des patients n’est pas remise en cause, précise Eric Chevée, le président du Ceser. Là où nous disons qu’il y a des dysfonctionnements, c’est qu’en fait, pour pouvoir assurer cette sécurité, on utilise à fond les personnels, on les mobilise au-delà de ce qui devrait être nécessaire. Il a donc une situation de fragilité, c’est vraiment ce que nous avons ressenti très crûment au cours de nos visites.”

Créer à Orléans une antenne de la fac de médecine de Tours ?

Le Ceser demande à l’ARS, l’Agence régionale de santé, de mettre en place “un plan d’urgence régional“, avec la création de “zones de santé prioritaires“, mais reconnaît que la sortie de crise ne pourra passer que par la formation. Ce qui suppose, selon le Ceser, “l’extension du CHU de Tours au CHR d’Orléans“, et donc la création d’une antenne délocalisée, à Orléans, de la faculté de médecine de Tours. Un vieux serpent de mer… Interview complète d’Eric Chevée à retrouver ici :

De son côté, la CGT, qui était donc à l’origine de la saisine du Ceser sur ce sujet, se réjouit de la publication de ce rapport. “Cela nous conforte que le Ceser se rende compte que, dans les territoires, les personnes sont de plus en plus démunies face à la question des soins“, réagit Sylvie Berthuit, secrétaire CGT Santé dans le Loiret. “C’est ce qu’on dénonce depuis de nombreuses années : le manque de personnel, des personnels de soin en grande souffrance voire en burn-out, et une situation qui s’aggrave d’années en années.” Le fait d’avoir réuni 60 000 signatures pour cette pétition n’est d’ailleurs pas anecdotique selon elle, “parce qu’il y a beaucoup d’usagers qui l’ont signée, ce qui montre bien la difficulté aujourd’hui de l’accès aux soins dans nos départements.” Maintenant, conclut Sylvie Berthuit, “reste à voir ce qu’il sera fait de ce rapport, notamment au niveau de l’ARS.”

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