Santé : un nouvel Ehpad à Montbrison, le service public abandonné ? – UNAM
dimanche 20 janvier 2019 à 7:15
Il y aura bientôt une nouvelle maison de retraite à Montbrison. Un établissement qui ne s’ajoutera pas à celui déjà existant mais qui va le remplacer. Personnels et syndicats s’inquiètent de voir un organisme privé gérer l’Ehpad.
L’Ehpad actuel ne permet plus d’accueillir des résidents dans des conditions satisfaisantes et d’offrir de bonnes conditions de travail aux personnels. L’annonce de cette construction a été faite en Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier du Forez le mois dernier. Ce nouvel Ephad devrait voir le jour en 2022 et coutera entre 20 et 25 millions d’euros. C’est de ce financement que part l’inquiétude des fonctionnaires et des syndicats : on se dirigerait vers une structure financée et dirigée par un organisme privé.
Hausse de 500 euros par mois
Personne ne conteste qu’il faut que cela change à l’Ehpad de Montbrison avec ses 209 lits quasiment tous en chambres doubles. Dans 3 ans, chaque résident aura sa chambre. C’est le passage en gestion privée qui pose problème.
- Le statut des personnels : pour ceux qui sont en contrat actuellement rien ne devrait changer. mais pour les futurs salariés, seront ils aussi fonctionnaire ? Pas certain.
- Le prix pour les résidents : on a promis aux syndicats que le reste à charge n’augmenterait pas mais les premières estimations indiquent une hausse de 500 euros par mois pour les résidents.
- La gestion privée : d’une manière générale c’est l’abandon de l’Ehpad à un organisme privé qui fait peur aux salariés, très attachés au service public et à la notion d’égalité d’accès aux soins.
Réactions des syndicats
Hervé Perret, délégué CGT, membre du Conseil de surveillance de l’hôpital : “Il faut bien réfléchir à améliorer les choses pour les résidents mais il faut que ce soit fait dans un cadre qui garantisse l’égalité d’accès. C’est notre inquiétude. On nous parle de 17 euros de plus par jour sur les 60 euros actuellement, ce qui est déjà relativement cher puisque ça fait 1800 euros par mois, pour des retraités qui n’ont pas ces niveaux de pensions là. C’est donc une difficulté supplémentaire pour des résidents qui ont du mal à financer leur fin de vie.”
Paul Bouilhol délégué FO, membre du conseil de surveillance de l’hôpital : “S’amputer d’une offre publique dans le centre-Loire, c’est accentuer les différences qui peuvent exister dans la société aujourd’hui. En diminuant l’offre publique, comment des personnes âgées, leurs familles, vont-elles trouver des solutions d’hébergement comme elles ont actuellement ? On ne va pas partir vaincus et on veut continuer à espérer et à discuter d’une autre possibilité. Non pas sur la question de la construction mais sur celle de la garantie d’une offre publique”.