Les formes du refus – UNAM
«Nous révoltons-nous encore ?»
C’est la question que l’on pouvait se poser il y a quelques mois alors que les Français semblaient peu enclins à s’insurger. Le soulèvement des «Gilets jaunes» a montré le contraire.
Mais alors, le carburant est-il le seul moteur de la révolte?
Quels sont les sujets qui mobilisent aujourd’hui les Français ?
Comment se font-ils entendre? Comment infléchir les politiques économiques, industrielles, environnementales?
Ces dernières années, les Français donnaient plutôt l’image d’une population que plus rien ne fait réagir, dans un contexte général de crise de confiance envers les corps intermédiaires: partis politiques, syndicats, groupements. L’abstention aux élections bat des records. L’appel des syndicats ne suffit pas à faire sortir les Français dans la rue…
« Indignez-vous !», exhortait le résistant Stéphane Hessel en 2010, quel que soit le sujet de votre indignation. «Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé.»
Pour le sociologue Edgar Morin, il faut voir dans le succès de cet opuscule de 32 pages qui s’est vendu à des millions d’exemplaires «le réveil d’un peuple qui était jusqu’à présent très passif». Que celles et ceux qui s’indignent depuis longtemps ne s’en vexent pas. Car il y a bel et bien eu, depuis 2010, des mutations dans les formes d’engagement et des vagues d’indignation qu’un outil a rendues faciles, virales: Internet.
INÉGALITÉS SOCIALES ET FISCALES : LE RAS-LE-BOL
sources/ BONNE SANTE
De nombreuses formes de contestation actuelles (boycotts, pétitions ou mouvement des Gilets jaunes), se bâtissent sur un ras-le-bol des modèles imposés et sur la non prise en compte des attentes des Français.
Les sujets qui fâchent: les mesures à l’avantage des riches, les injustices de rémunération, la baisse du pouvoir d’achat, l’absence d’infrastructures et de transports en zone rurale, l’ISF, les retraites, la taxe pour les gros pollueurs, l’absence de prise en charge de la question de la transition écologique.
On voit ainsi émerger des contre-propositions. Les Gilets jaunes ont même fait de la participation des citoyens à la décision politique une de leurs revendications phares (le référendum participatif citoyen, le RIC).
Des chercheurs du Centre Émile-Durkeim à Bordeaux ont mené une enquête de terrain qui conclut que «les deux principales motivations des personnes mobilisées apparaissant comme étant une plus grande justice sociale et la demande d’écoute de la part du pouvoir».
À bon entendeur…
>> Lire l’article complet ici : les-formes-de-refus